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Photo du rédacteurSean Cherry

Les animaux proies de la faune aident à lutter contre le braconnage des animaux

La criminalité liée aux espèces sauvages est l'une des industries illégales les plus rentables au monde. Les mesures actuelles visant à la réduire sont loin d'être efficaces et ne parviennent pas à empêcher le déclin des populations de nombreuses espèces menacées, d'où la nécessité de trouver des solutions novatrices pour lutter contre le braconnage. Le commerce des espèces sauvages est un crime à faible risque, mais très lucratif, qui se classe au quatrième rang en termes de recettes après le trafic de drogues, d'êtres humains et d'armes. Malheureusement, le braconnage continue de menacer la préservation de nombreuses espèces sauvages. Comme les gardes forestiers qui luttent contre le braconnage arrivent souvent trop tard sur les lieux du crime, il est urgent de mettre au point une méthode efficace pour détecter et localiser rapidement les braconniers, afin de pouvoir prendre des mesures préventives. Les scientifiques ont donc testé l'idée selon laquelle le comportement des proies peut être utilisé pour détecter et localiser les intrusions humaines à l'aide de capteurs biologiques portables et d'algorithmes prédictifs. Les individus équipés de ces capteurs sont appelés "sentinelles".


Zèbre à chenilles

Un comportement anormal trahit les braconniers


Des scientifiques de l'université et de la recherche de Wageningen ont mis au point un système d'alerte précoce de haute technologie pour lutter contre le braconnage. En équipant les proies telles que les zèbres, les gnous et les antilopes de capteurs, des changements suspects dans leurs mouvements sont détectés, à l'aide d'algorithmes qui déterminent si leur comportement est naturel ou s'il a été provoqué par des braconniers. Cette technologie pourrait constituer une percée dans la lutte contre le braconnage.


Les scientifiques ont analysé les schémas de déplacement de 135 mammifères herbivores de savane de quatre espèces différentes, en utilisant une architecture "internet des objets" avec des capteurs portables, une transmission de données sans fil et des algorithmes d'apprentissage automatique. Ils montrent que la présence d'intrus humains peut être détectée avec précision (86,1 %) et localisée (erreur de moins de 500 m dans 54,2 % des intrusions mises en scène expérimentalement) en identifiant algorithmiquement les changements caractéristiques dans le mouvement des sentinelles. Ces signatures comportementales comprennent, entre autres, une augmentation de la vitesse de déplacement, de la dépense énergétique, de l'accélération corporelle, de la persistance directionnelle et de la cohérence du troupeau, ainsi qu'une diminution de l'adéquation de l'habitat sélectionné. La clé d'une identification réussie de ces signatures réside dans l'identification des écarts systématiques par rapport à un comportement normal dans des conditions similaires, telles que la saison, l'heure de la journée et l'habitat.


Simulation du comportement de braconnage


Dans la réserve de Welgevonden en Afrique du Sud, De Knegt et ses collègues ont équipé 135 proies (zèbres, gnous, impalas et antilopes élands) de colliers GPS et de capteurs qui transmettent des données sans fil à un serveur en Europe. La combinaison de la biologie sans fil, de l'analyse prédictive et du comportement des animaux sentinelles peut être bénéfique pour la conservation de la faune grâce à la détection précoce des braconniers, mais aussi résoudre des problèmes liés à la surveillance, à la sécurité et à la santé. Après avoir installé l'équipement, les chercheurs ont simulé diverses perturbations telles que l'intrusion de braconniers à pied, en voiture ou les deux.


Gnous

Comportement anormal


Le comportement des animaux semblait trahir la présence des braconniers. Les animaux se trouvant à proximité des braconniers présentaient des mouvements anormaux, tels que des comportements de fuite ou des changements dans les mouvements du troupeau. Ce comportement dure généralement jusqu'à 45 minutes. Cela signifie que les animaux proies, qui ne sont généralement pas la cible des braconniers eux-mêmes, peuvent nous avertir de la présence de braconniers dans la zone, créant ainsi un système d'alerte précoce en temps réel. Comme ces proies sont souvent présentes en grand nombre, nous pouvons rapidement repérer tout changement de comportement.


L'étude a démontré que le comportement des animaux sentinelles peut être utilisé pour détecter les braconniers, car les signatures prévisibles dans les réponses comportementales aux stimuli de perturbation peuvent être utilisées pour détecter et localiser les intrusions humaines. Les sentinelles ont pris des mesures d'évitement systématiques et détectables lorsque des intrus expérimentaux s'approchaient d'elles.


Sauver notre faune


Le système d'alerte intelligent peut fournir des quantités considérables d'informations aux gardes forestiers, par exemple, qui peuvent intervenir avant que les animaux ne soient blessés, mais ce n'est pas une solution à long terme. Notre système (et d'autres mesures de protection) est nécessaire pour traverser cette période de forte activité de braconnage. La demande de corne de rhinocéros et la corruption qui facilite la contrebande doivent être réduites. Le rôle de ce système d'alerte précoce n'est pas d'être un système entièrement automatique permettant d'envoyer directement une unité de lutte contre le braconnage, mais d'aider les réserves naturelles à prendre des décisions éclairées sur la gestion de leurs ressources de lutte contre le braconnage.


L'utilisation d'animaux sentinelles comme lentilles de l'environnement n'est pas nouvelle, puisqu'ils ont longtemps été employés pour détecter l'exposition humaine aux risques biologiques et chimiques (par exemple, les canaris dans les mines de charbon), et plus récemment pour détecter l'apparition de catastrophes naturelles, de crises d'épilepsie ou d'explosions de violence. Toutefois, cette approche peut révéler des activités humaines illicites, telles que la pêche illégale et le braconnage.



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